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Performance
L’acteur fait une action ; le performer est l’action. L’action est l’expression d’une histoire. Celle-ci a migré de l’extérieur du corps de l’acteur vers l’intérieur du corps du performer : l’histoire a été intériorisée. Cette ré-incorporation peut être vue comme une transition, un passage de l’interprétation à l’incarnation. Les acteurs qui « font des performances » utilisent leurs corps comme véhicules de l’action. Leurs corps deviennent investis par l’action. Parler de performers ne se limite pas au jeu de l’acteur-comédien mais s’adresse à toute performance (to perform = to do : faire). L’intention du performer se situe au-delà de « produire un spectacle » ; c’est plutôt une forme de quête. Il y a des performances d’acteurs, danseurs et musiciens mais aussi d’autres professions, des performances de la maladie et des soins, des prescriptions sociales et culturelles et autres types et techniques d’actions.
L’anthropologie théâtrale
Les premières recherches au sujet de l’acteur social coïncident avec la naissance du théâtre expérimental au tournant du 20ème siècle. A cette époque des chercheurs reconsidèrent les relations entre culture et personnalité. C’est du mouvement des sociologues « interactionnistes » qu’a emergé la psychologie sociale, dont le pionnier George Mead considère l’acteur social à trois niveaux corporels, biologique, personnalisé et socialisé. Le corps humain est un objet avec des fonctionnements biologique et personnel qui résonne avec d’autres êtres. Ce mouvement est donc directement relationnel. L’acteur a un corps-véhicule, habité par une personnalité, le tout cadré dans un contexte collectif, social et culturel. Mettant en place le travail avec ses acteur, le metteur en scène Eugenio Barba a produit une grille d’étude systématique et pratique qu’il appelle anthropologie théâtrale.
Il le définit ainsi :